Le 21 mars dernier, le COFEES co-organisait un atelier sur le territoire de la Provence Verte avec le concours de ses membres Encore Encore Festival et le Festival de Néoules et en collaboration avec la direction des affaires culturelles du territoire. Le bilan de cette rencontre illustre l’efficacité d’une méthode de travail basée sur l’interconnaissance des acteurs et les dynamiques de collaboration et de mutualisation, afin de lever certains freins à la mise en place d’actions éco-responsables.
Le territoire est un paramètre essentiel de l’action du COFEES, qui compte parmi ses principes la volonté d’ancrer ses actions selon les spécificités locales et de relier les festivals régionaux. Ce travail mené à échelle réduite, prenant en considération les réalités concrètes des acteurs, est indispensable afin d’obtenir des avancées significatives.
Après avoir accompagné la Métropole Aix-Marseille-Provence dans la création de leur charte des éco-manifestations, la Métropole Nice-Côte d’Azur dans l’animation de leur propre charte et participé au projet Avignon Mobilité Durable, le COFEES et deux de ses membres (Encore Encore Festival et le Festival de Néoules) ont souhaité impulser une dynamique sur le territoire de la Provence Verte.
Ce territoire, qui comporte de nombreux événements, est animé par une forte volonté d’avancer sur des enjeux d’éco-responsabilité des festivals ; volonté partagée par les organisateur·rices, associations ou communes, et particulièrement par la direction des affaires culturelles de l’agglomération Provence Verte sous l’impulsion de son directeur Antoine Dunan.
Portée par une envie partagée, cette collaboration a donc pu se concrétiser le 21 mars 2024 avec l’organisation d’un atelier au Conservatoire intercommunal de la Provence Verte de Brignoles en présence de 10 festivals du territoire et de l’association locale Ecoscience.
La force du collectif : vers davantage de collaboration et de mutualisation
L’interconnaissance et la synergie sont des éléments déterminants dans la mise en œuvre d’engagements éco-responsables. Dans le cas de la Provence Verte, la plupart des festivals ne se connaissent pas, bien que liés par un même territoire. Certains sont plus avancés que d’autres sur les questions de RSE et de développement durable. Suite à cet atelier, plusieurs participant·es ont évoqué se sentir “soutenu·es” et avoir été “encouragé·es” dans leurs démarches par ces échanges. Elles et ils souhaitent d’ores et déjà prolonger les discussions.
Le collectif est aussi porteur de nouvelles réflexions et incite à initier des démarches. Ainsi, ce temps d’échange a permis l’identification de trois engagements prioritaires complexes à mettre en place sur la base du pacte régional “Transitions en scènes” :
- La mobilité des publics, équipes et artistes
- La gestion et réduction des déchets
- La communication responsable
Pour chacun de ces engagements, les particularités du territoire sur lequel les événements sont implantés ont été prises en compte. Par exemple, tou·tes s’accordent sur le fait que la Provence Verte dispose d’une nature belle et riche qu’il faut préserver. Sur les enjeux de communication responsable, il est important de prendre en considération la taille importante du territoire et la nécessité de se distinguer parmi de nombreux événements ayant lieu à la même période de l’année. La question de la voiture a aussi soulevé un point spécifique : permettre aux publics de venir en voiture permet une évacuation accélérée lors de phénomènes météorologiques risqués.
La mutualisation et la collaboration sont considérées à plusieurs égards comme des solutions pour lever certains freins rencontrés par les festivals. Travailler ensemble permet de développer des actions plus impactantes et de réduire les coûts. Les participant·es évoquent la possibilité d’une communication commune sur l’offre de transport. Poubelles, vaisselles et matériaux pourraient aussi être mutualisés, si possible à l’échelle du territoire pour éviter de nouveaux impacts liés aux transports.
L’implication des collectivités dans ce processus de réflexion est aussi nécessaire pour favoriser l’interconnaissance avec les organisateur·rices et la transversalité entre acteurs. Dans le cas de la Provence Verte, les collectivités pourraient apporter des solutions : organiser des lignes de bus exceptionnelles, prêter des containers, diffuser des supports de communication mutualisés… Les possibilités d’intervention sont multiples.
Mettre en place des leviers et solutions communes
Après avoir participé à créer le cadre d’une interconnaissance et d’une collaboration entre ces acteurs, le COFEES va poursuivre son accompagnement afin de faciliter la mise en place d’actions collaboratives territoriales. Un nouvel atelier est déjà prévu pour l’automne avec les services concernés de l’agglomération, les communes et associations, auxquelles la liste des freins identifiés lors de cet atelier sera adressée.
L’objectif de ce temps sera de mieux comprendre les contraintes de chaque partie, d’étudier ensemble les leviers maîtrisés par les collectivités qu’il serait possible de mobiliser, les modalités d’une collaboration au long cours. Toutes les questions ne trouveront pas forcément de réponses immédiates ou adaptées. Il sera alors temps d’imaginer à créer ces solutions.
Enfin, ce travail à l’échelle de la Provence Verte permet de nourrir l’expérience du COFEES, qui pourra ainsi développer cet accompagnement sur d’autres territoires, selon les besoins des acteurs locaux.