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Marseille Jazz des Cinq Continents dévoile l’édition 2024 de Jungle Waste

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L’édition 2024 de Marseille Jazz des Cinq Continents prend ses quartiers dans la cité phocéenne du 30 juin au 13 juillet ! À cette occasion, le festival dévoile Jungle Waste, une œuvre collective et multidisciplinaire placée sous la direction du musicien Fred Pichot et du plasticien Ngoy Clovis M, et réalisée avec le concours de plus de 350 enfants et jeunes adultes.

Jungle Waste est un projet à destination d’enfants et de jeunes adultes des Accueils de loisirs de Ifac, des Centres Municipaux d’Animation, de l’Epide, de l’Ecole de la seconde chance, et de l’Accueil de jour de l’Hôpital Salvator – APHM. L’objectif est de leur proposer, sur des temps extra-scolaires, de prendre part à une création artistique axée sur la valorisation de leur environnement de manière innovante. 60 heures d’atelier, réparties entre avril et juin 2024, ont été nécessaire pour produire deux œuvres : une création sonore (Écoute ta planète) et une création plastique (MARSEILLE JAZZ).

Ces œuvres feront l’objet de deux installations pendant le festival : une station d’écoute d’Écoute ta planète est installée sur les sites de la Vieille Charité (du 03 au 06 juillet 2024) et du Parc Longchamp (du 10 au 13 juillet), et la structure MARSEILLE JAZZ est, elle, visible sur le site du Parc Longchamp du 10 au 13 juillet. 

Avant d’aller découvrir ces installations, nous avons rencontré Landry Coudert-Bourne, stagiaire en EAC, et Hughes Kieffer, directeur du festival afin d’échanger sur la mise en œuvre de ce projet.

Qui a été à l’initiative de ce projet et pourquoi l’avez-vous mis en place ? Quels objectifs poursuiviez-vous initialement ?

L’objectif de ce projet est de proposer une sensibilisation à la revalorisation des déchets qui nous entourent, tout en parlant de musique et particulièrement de jazz, qui est un art très proche de l’environnement au sens qu’il s’inspire de ce qui l’entoure lui aussi.

Le but est de produire une œuvre nouvelle à partir d’objets récupérés et de l’intégrer au festival en en faisant son emblème le plus visible, la structure monumentale MARSEILLE JAZZ.

Comment avez-vous rencontré les deux artistes qui mènent le projet et pourquoi les avez-vous choisis ?

Fred Pichot est un habitué des projets d’Éducation artistique et culturelle de Marseille Jazz des Cinq Continents. Après plusieurs décennies de tournées avec différents groupes, il est à l’initiative du projet scolaire Sachem l’enfant jazz, qui tourne chaque année depuis 4 ans maintenant. Il a aussi monté une série de projets musicaux, Les Impatients du Jazz avec des patients et membres du personnel du Centre Hospitalier Valvert. Ngoy Clovis M. est un artiste peintre burundais basé à Marseille, lui aussi habitué du travail avec des enfants et des jeunes.

Les deux artistes souhaitent que cette œuvre fasse l’objet d’une boucle créatrice, impliquant un double/inter-nourrissement des médiums, grâce à une correspondance musique-image.

Comment avez-vous établi le contact avec les enfants et jeunes adultes qui ont pris part à ce projet ?

Nous sommes en lien avec les structures partenaires du projet depuis de nombreuses années et il nous a semblé essentiel de continuer à travailler avec eux. Les jeunes de l’Epide sont mobilisés chaque année pour le montage des œuvres participatives sur la structure en bois, les centres Ifac sont toujours très disposés à recevoir nos ateliers, etc. Nous travaillons avec deux artistes habitués à ces publics et qui sont portés artistiquement au contact de ces enfants et jeunes adultes.

Comment le projet a-t-il été accueilli par les équipes du festival ? Quelles fonctions ou services ont été impliqués dans sa conception et sa mise en œuvre ?

L’ensemble du personnel du festival est impliqué sur la mise en place de ce projet. La direction technique pour la disposition de la structure sur le site du festival, l’équipe communication pour la signalétique et les éléments de communication web, l’administration pour la gestion des contrats, la production pour les feuilles de route et le lien avec les structures partenaires.

Quelles ont été les étapes de travail qui ont mené à la réalisation de ces œuvres ?

Le projet démarre par une concertation avec les artistes pour déterminer la direction artistique des propositions. Nous construisons ensuite un planning d’ateliers en lien avec les besoins artistiques. 19 ateliers d’art plastique ont été nécessaires à la réalisation des lettres MARSEILLE JAZZ. Nous avons mené 10 ateliers de création sonore auxquels s’ajoute un travail de traitement et de montage des sons captés lors de nos interventions.

Quels sont les partenaires opérationnels de ce projet ?

Nous avons travaillé avec l’association Ifac qui gère des centres d’accueil de loisirs, l’Epide et l’Ecole de la seconde chance, qui œuvrent pour l’insertion professionnelle des jeunes adultes, l’Espace Méditerranéen de l’Adolescence qui œuvre à l’hôpital Salvator-APHM sur des projets du médico-social. 

Vis-à-vis de vos objectifs initiaux, quels résultats avez-vous obtenu à ce jour ? Comment les artistes, les enfants et jeunes adultes impliqué·es ont-iels perçu le projet ?

Nous n’avons généralement que des retours positifs sur le projet Jungle Waste. On remarque de réels intérêts chez les enfants et les jeunes. Des comportements proches de la découverte d’une vocation, particulièrement lors des ateliers de création musicale. Les animateur·rices nous parlent de profils qui se transforment au contact des propositions artistiques. Les artistes se nourrissent aussi du lien avec ces enfants et ces jeunes qui ont des approches très variées et inspirantes du rapport à l’art. Cette interaction artistique permet que l’apport du projet ne soit pas à sens unique.

Quelles sont les prochaines étapes du projet Jungle Waste ?

Au 20 juin 2024, il reste deux ateliers art plastique qui se tiendront au CMA Chutes Lavie, dans le 4ème arrondissement de Marseille. La création sonore est en cours de production et l’installation qui lui est dédiée est en train d’être montée. La seconde phase de Jungle Waste sera ensuite la venue des groupes qui ont participé aux ateliers sur le site du festival au Parc Longchamp. Ce sera l’occasion de voir leurs œuvres concrétisées et montées et d’en parler avec les artistes qui seront présents.

Quels conseils donneriez-vous à des festivals ou structures culturelles qui souhaiteraient développer le même type de projet ?

Le conseil que je pourrais donner serait d’intégrer dès la conception du projet les données environnementales, pour engager une démarche à double objectif, d’éducation culturelle et de sensibilisation aux enjeux climatiques. Marseille Jazz est né sans toutes ces obligations, nous avons dû inventer et nous adapter. Mais objectivement, est-il possible qu’il en soit autrement ? Aux projets futurs, les contraintes et les enjeux du futur.

Quels autres projets le festival compte-t-il développer par la suite ?

Le festival est en évolution continue et envisage de préserver sa dynamique. Projet immédiat : fêter les 25 ans !