Faciliter l’hébergement des festivaliers, une action éco-responsable

L’hébergement des festivaliers est un des enjeux à ne pas négliger pour un organisateur de festival.
D’un point de vue impacts sur l’environnement dans un premier temps. Lors de l’enquête Déplacements menée par le Collectif des Festivals Bretons en 2012, il a été constaté que 17% des festivaliers utilisaient leur véhicule comme lieu d’hébergement. Ce taux passe à 10% lorsque le festival disposait d’un camping gratuit. Proposer des solutions d’hébergement peut donc inciter les festivaliers à ne pas utiliser leur véhicule. D’autant plus si les liaisons en transports en commun ne sont pas adaptées aux horaires de la manifestation. C’est offrir ainsi aux festivaliers la possibilité d’attendre les premières liaisons régulières du matin.
D’un point de vue développement économique local également. L’enquête menée en 2015 par le Pôle Musiques Actuelles des Pays de Loire a démontré que sur les 94€ en moyenne dépensés par jour par les festivaliers, 13% étaient consacrés à l’hébergement.

Mais également, et peut-être surtout, d’un point de vue prévention routière et prévention des conduites à risque.

Quelques pistes à explorer pour faciliter l’hébergement des festivaliers.
1/ Donner des informations claires et accessibles sur le site internet de la manifestation

  • Pour les hébergements classiques (Hôtels, chambres d’hôtes, gites ou camping) mettre au minimum un lien vers la centrale d’hébergement ou le site de l’office de tourisme. Au mieux, informer ces organismes de la tenue du festival et du nombre de festivaliers attendus, voire mettre en place un partenariat.
  • Plus efficace, mais peut-être plus contraignant pour l’organisateur, identifier, à l’instar du Festival de la Roque d’Anthéron, les offres d’hébergements alentours.
  • Ou encore, indiquer sur un plan les offres d’hébergements. Ainsi, la carte interactive du festival Avignon le Off permet d’afficher Hôtels , campings, Chambres d’hôtes, au même titre que les lieux de représentation et les moyens de transports.

2/ Créer une nouvelle offre de services aux festivaliers

  • Mettre en place des liaisons en bus entre le site du festival et les campings, comme au festival les Plages Electroniques.
  • Proposer des offres groupées hébergement plus billet d’entrée au festival, en s’associant comme le Festival d’Aix-en-Provence avec une agence de voyage offrant des séjours clé en main.
  • Mettre en relation les festivaliers avec des particuliers proposant logements temporaires (type AirBnB), chambres ou canapés (Couch surfing) ou même un espace dans leur jardin pour poser une tente (Camping chez l’habitant type Gamping). Cela nécessite toutefois d’avoir déjà de bonnes relations avec les riverains.
  • Enfin, s’il n’existe pas de camping à proximité et que le festival dispose d’un espace privé ou d’une autorisation du propriétaire du site, créer son propre camping éphémère. Attention toutefois à l’effet pervers : cela nécessite d’avoir, outre une sécurité renforcée, une gestion des déchets et des nuisances très cadrée. D’autant que certains festivaliers vont jusqu’à abandonner leur tente et matériels sur place. Pour pallier à cela, trois solutions sont envisageables :
    • Faire appel à une association qui viendra récupérer les tentes et matériels abandonnés, comme en Belgique l’association After Festival Recup qui les redistribue aux sans-abris
    • Mettre à disposition des tentes éphémères et recyclables type Kartent.
    • Installer un village de tentes incluant des services aux festivaliers comme le fait le Cooksound Festival (voir photo d’illustration)